Dietmar Heidemann, élu premier Président de la Kant-Gesellschaft
Professeur de philosophie à l’Université du Luxembourg depuis 2009, Dietmar Heidemann a été élu premier Président de la prestigieuse Kant-Gesellschaft, fondée en 1904 comme l'une des sociétés philosophiques les plus importantes et les plus influentes au monde. Membre actif du bureau depuis plus de 10 ans, le Professeur Dietmar Heidemann, qui est également membre de la commission Kant de l’Académie des Sciences de Berlin-Brandebourg, souhaite soutenir la mission de la Société consistant à diffuser l’étude de la philosophie kantienne.
Impressionné par les idées révolutionnaires du philosophe du XVIIIe siècle, le Professeur Heidemann a commencé d’étudier les Lumières et la rigueur de la pensée de Kant au cours de son cursus universitaire en Allemagne et au Royaume-Uni, et n’a jamais cessé depuis lors. Selon Dietmar Heidemann: « Kant a écrit le livre philosophique le plus important de l’époque moderne et certains affirmeraient même le livre philosophique le plus important à ce jour : la Critique de la raison pure (1781/1787). Sa théorie éthique continue de façonner aujourd’hui encore nos croyances morales, nos sociétés modernes et notre culture ». Et le nouveau Président de la Kant-Gesellschaft ajoute : « Kant a montré que chaque être humain est une fin en soi et ne doit pas en principe être traité comme un moyen au profit d’autres êtres humains. Cela est clairement dirigé contre l’esclavage. [Kant] a construit le concept de pensée auto-critique, il a établi l’idée des droits humains et de dignité, et il a inventé le fédéralisme politique moderne. Il a modelé la transition de la pensée féodale à l'égalité sociale et politique. C’étaient des idées radicales à l’époque de Kant, qui ont encore un impact sur nous actuellement».
Si les idées de Kant ont soutenu la transition moderne, elles continuent d’avoir une résonnance aujourd’hui. La transformation numérique omniprésente du monde actuel engendre de nombreux défis. Peut-on devenir ‘numérique’ sans déshumaniser? Les technologies sont-elles vraiment libératrices – en nous offrant une voix – ou font-elles pression sur le fondement de nos croyances morales et de nos idées de liberté, en essayant de suivre et de prédire notre comportement éthique avec une multitude de données? Dietmar Heidemann souligne dans cette perspective que «les concepts kantiens peuvent fournir une clé pour répondre aux questions pressantes qui se posent aujourd'hui tout en garantissant notre liberté. La Kant-Gesellschaft vise à développer plus largement les idées de Kant en vue des défis éthiques, sociaux, politiques et culturels contemporains ».
Traduit en français à partir de : https://wwwen.uni.lu/university/news/latest_news/dietmar_heidemann_becomes_first_chairman_of_the_kant_gesellschaft